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Dans la France péri-urbaine, le « survote » pour le Front national exprime une colère sourde

L’âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle sont les variables auxquelles on songe spontanément pour expliquer le comportement des électeurs. Elles ne sont pas les seules. Depuis une dizaine d’années, quelques spécialistes de géographie électorale s’intéressent à ce qu’ils appellent le « gradient d’urbanité ». Derrière cette expression barbare se cache une idée au fond assez simple: selon la distance qui les sépare des grandes aires urbaines, les individus votent de façon très différente.*

L’IFOP, dans une étude que Le Monde publie en exclusivité, en fait la démonstration édifiante. Cette enquête se fonde sur les données cumulées de plusieurs sondages d’intentions de vote réalisés entre le 9 janvier et le 14 février. Au total, 8 052 électeurs ont été interrogés. Le principal résultat est le suivant: dans les zones situées à environ 50 km d’une aire urbaine de plus de 200 000 habitants, les trois favoris du premier tour de l’élection présidentielle – François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen – obtiendraient quasiment les mêmes scores: autour de 25% chacun.

Pour le chef de l’Etat, il s’agit là d’un score assez proche de sa moyenne nationale. Pour le candidat socialiste, il s’agit en revanche d’une contre-performance.

Pour Marine Le Pen, c’est exactement l’inverse. Ces territoires périurbains sont précisément ceux où elle obtiendrait ses meilleurs résultats: jusqu’à 9 points de plus que sa moyenne nationale. Dans ces espaces situés à une quarantaine de kilomètres des grandes villes, la présidente du Front national pourrait même arriver en tête au premier tour de l’élection présidentielle.

[…]

Comment expliquer ces chiffres ? La sociologie recoupe la géographie. Au cours des dernières décennies, ces grandes couronnes périurbaines ont connu de profonds bouleversements sociodémographiques. Les agriculteurs n’y sont plus qu’une poignée. Autour des vieux noyaux villageois se sont adjoints des lotissements pavillonnaires et de petits immeubles d’habitat social. Là se sont installées des populations venues des centres-villes ou, plus souvent, des banlieues proches.

[…]

De la réponse qu’apporteront les candidats à la colère sourde de cette France silencieuse dépendra en grande partie le résultat de la présidentielle: 28% des électeurs vivent aujourd’hui dans ces territoires périurbains.

Article complet ici : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/28/dans-la-france-peri-urbaine-le-survote-pour-le-fn-exprime-une-colere-sourde_1649247_1471069.html#ens_id=1556164

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