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Archive for the ‘Culture’ Category

Autriche : Découverte d’une prothèse en bois perfectionnée du VIe siècle

Des archéologues autrichiens pensent avoir découvert la plus ancienne prothèse connue en Europe sous la forme des restes d’un pied en bois vieux d’environ 1.500 ans, a-t-on appris jeudi 14 décembre 2016 auprès de l’Institut autrichien d’archéologie.

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La trouvaille date du 6e siècle. Elle a été faite dans la tombe d’un homme amputé du pied gauche et de la cheville, enterré à Hemmaberg, dans le sud de l’Autriche, près de la frontière slovène. À la place des membres manquants, les chercheurs ont identifié dans un amas de cuir et de bois les restes d’une prothèse surmontée d’un anneau de fer fixé sur la jambe. « L’homme semble avoir survécu à la perte de son pied puis avoir vécu pendant deux ans au moins avec cet implant, en marchant relativement bien », a indiqué à l’AFP Sabine Ladstaetter de l’Institut archéologique autrichien (OeAI). […]

« Le risque d’infection était extrêmement élevé, ce qui montre à quel point le traitement médical reçu était bon, alors que nous étions au commencement du monde civilisé », a ajouté Mme Ladstaetter.

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Découverte d’une «Pompéi» britannique

La BBC l’annonce déjà comme la découverte du siècle. Situé dans l’est de l’Angleterre, le site archéologique, le mieux conservé de l’âge du bronze, va «transformer notre compréhension de la période».

Une trouvaille exceptionnelle. Des vestiges d’habitations en bois extrêmement bien conservés d’un village vieux de plus de 3000 ans ont été mis au jour sur le site de Must Farm, non loin de Whittlesey, en Grande-Bretagne. Selon David Gibson, l’un des responsables du «chantier» qui travaille au Cambridge Archaeological Unit, «il s’agit simplement de la construction en bois de l’Age du bronze la plus complète qu’on ait jamais découverte dans ce pays».

 

 

Des pirogues, de la vaisselle, des textiles, des restes alimentaires… Le corps archéologique britannique n’avait jamais vu ça sur ces terres. Conservée depuis des millénaires sous une épaisse couche de sédiments, elle-même enfermée par des dépôts de limon, personne n’aurait pu soupçonner la présence de cette «capsule temporelle» surnommée la «Pompéi britannique» compte tenu de son degré de conservation. Et pourtant…
Un heureux hasard va permettre la conservation des maisons durant des siècles

Les faits remontent à la fin du XXème siècle. Alors qu’un grand nombre de mines fonctionnent en Angleterre, un chantier décide de s’installer sur le site pour exploiter une carrière d’argile locale et fabriquer des briques. Tandis que l’entreprise use la matière et vident les terres de ses sédiments, des morceaux de bois apparaissent. Il s’agit des premières traces recensées de la fameuse «Pompéi britannique». Si la trouvaille est incroyable, c’est seulement après plusieurs années après que Must Farm parvient à se faire reconnaître comme haut lieu du monde archéologique.

Aujourd’hui redécouverte, grâce à un financement alloué au mois de septembre 2015, la terre est enfin prête à révéler tous ses secrets. Notamment celui de la destruction des maisons qui viennent d’être mises au jour.

(…)

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(Ndlr: Voir aussi cet article sur les « ancêtres » des Britanniques… )

Daech a détruit le plus ancien monastère chrétien d’Irak

Confirmant les craintes des autorités religieuses, le sanctuaire Saint-Elie de Mossoul, construit il y a 1.400 ans, a été démoli par l’État islamique. Le lieu de culte rejoint ainsi la liste grandissante des sites religieux et historiques massacrés.

Les photos satellites de l’AP ont confirmé les craintes des autorités religieuses: les combattants de Daech ont démoli le plus vieux monastère chrétien d’Irak, construit il y a environ 1.400 ans. Comme une centaine de sites religieux et historiques depuis que le groupe islamiste contrôle la région, le monastère Saint-Elie de Mossoul a été réduit en cendres.

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L’édifice avait survécu à des siècles de catastrophes naturelles et de spoliations. Des générations de moines avaient prié dans sa chapelle à la lumière de la bougie. Sur la porte d’entrée, avaient été creusées les lettres grecques «chi» et «rho», représentant les deux premières lettres du nom du Christ dans l’alphabet grec.

«Je ne peux pas décrire ma tristesse», a confié le révérend Paul Thabit Habib, natif de Mossoul, dans un entretien à l’AP. «Notre histoire chrétienne à Mossoul est victime d’une barbarie jamais égalée. Nous voyons cela comme une tentative de nous expulser [les chrétiens] d’Irak et l’éliminer notre existence sur cette terre.»

Logique de destruction du patrimoine

Toujours nommée «la grande ville» dans la Bible, Mossoul n’est pas le seul lieu à avoir subi des exactions de cet ordre. Le «régiment de pirates qui n’a rien d’un état» comme l’appelle Joann Sfar, s’est livré à des actes de destruction dans de nombreux sites antiques en Syrie et en Irak, notamment dans le prestigieux sanctuaire de Palmyre, tombé aux mains des djihadistes en mai dernier.

L’État islamique a déjà tué des milliers de civils et contraint des centaines de milliers de chrétiens à fuir la région où ils étaient installés depuis près de 2.000 ans.

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Les collégiens britanniques vont apprendre que les premiers occupants de leur île étaient africains!

14 janvier 2016 1 commentaire

La communauté académique a qualifié d’«endoctrinement» le nouveau programme d’histoire à destination des élèves de troisième concernant l’immigration en Grande Bretagne, qui adopte un point de vue inédit sur l’origine de la population britannique.

Le nouveau programme d’histoire proposé aux élèves de 14 à 16 ans sera proposé dans les établissements scolaires du Royaume-Uni à partir de septembre. Intitulé «Migration vers la Grande-Bretagne de 1000 à 2010» («Migration To Britain c. 1000 to c. 2010»), le cours a été développé en collaboration avec les professeurs de l’Association d’études sur l’Asie et l’Afrique et couvre les flux migratoires vers les îles depuis l’époque romaine jusqu’à l’immigration moderne.

Cependant, c’est l’histoire des premiers locataires des îles britanniques qui a suscité le mécontentement des historiens. Le nouveau programme suggère que des Africains y résidaient avant même les anglo-saxons, en se référant à une légion romaine de nord-africains stationnés brièvement près du mur d’Hadrien, qui marquait la frontière avec les territoires du nord, soit l’actuelle Écosse.

Alors qu’il est reconnu qu’environ 500 maures géraient ce fort près de Carlisle, il n’y a aucune preuve de leur installation de façon permanente, s’insurgent les experts, en accusant les auteurs de cette mise à jour de distorsion des faits au profit du «politiquement correct».

Quel est l’objectif de ce nouveau programme ?

Certaines voix prétendent que de tels cours visent à traiter les problèmes contemporains, plutôt qu’enseigner l’histoire.

«Cela semble relever plutôt de l’endoctrinement que de l’éducation. C’est dangereux parce qu’une société soudée dépend de l’opinion partagé d’une histoire commune», a noté le professeur Alan Smithers de l’Université de Buckingham et conseiller du comité d’Education.

L’historien Roy Strong, a également trouvé gênant que «nos enfants aient à apprendre quelque chose qui est clairement conçu pour alimenter des problèmes contemporains au lieu de raconter correctement l’histoire de notre île».

Ray Finch, du parti britannique UKIP, estime que l’histoire est réécrite pour être politiquement correcte. «Cela fait partie de cette idéologie particulière, intimement liée aux perspectives politiques», a-t-il indiqué, ajoutant que cela vise à modifier l’histoire pour poursuivre d’autres objectifs.

Il a également noté que les enfants ne doivent pas être «utilisés comme des moyens de propagande», puisque c’est «faux, immoral et absolument honteux». Pour lui, avec cette proposition, «ils essaient d’éliminer la perception du Royaume-Uni comme d’un pays souverain».

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(Ndlr : Shocking!)

Lyon : 100 000 euros de subventions aux antifas libertaires autogérés

Autogérés

 (Cliquez sur l’image pour une meilleure lecture)

« L’opposition UMP-UDI s’abstient, et le FN vote contre la subvention. »
Nos idiots utiles d’antifas peuvent remercier la droite capitaliste…

Autogérés? Non!

Subventionnés, oui!

Antifas, hahahaha!

Rigolez pas c’est avec votre pognon!

Appel à volontaires pour prendre un aller simple pour Mars

Mars One, société hollandaise à but non-lucratif, a invité lundi des volontaires à soumettre leur candidature pour un aller simple vers la planète rouge en 2022, où ils seront filmés en format téléréalité, a-t-elle annoncé lors d’une conférence de presse à New York.
Le non-retour réduit considérablement le coût de la mission dont la première, avec quatre astronautes, est estimée à six milliards de dollars, ont expliqué sans sourcilier les responsables de Mars One.

 Tout le monde peut être candidat, la seule condition est d’avoir au moins 18 ans et de parler suffisamment bien anglais.

Les principales qualités attendues des candidats sont « leur capacité d’adaptation, la ténacité, la créativité et la compréhension des autres », a souligné Norbert Kraft, le directeur médical de Mars One.
Les quatre premiers volontaires devraient se poser sur Mars en 2023 après un voyage de sept mois. Leur arrivée et leurs premiers pas pour tenter d’établir une colonie sur la planète rouge donnera lieu à une émission de télé-réalité, a expliqué Bas Lansdorp, fondateur de Mars One lors de la conférence de presse.

Suite de l’article sur Le Parisien

Un siècle d’affiches anticommunistes

L’historien Nicolas Lebourg a publié en novembre dernier, chez Les Echappés (maison d’édition de Charlie Hebdo), un ouvrage très instructif et inédit à notre connaissance sur les affiches anticommunistes au XXème siècle : Mort aux Bolchos : Un siècle d’affiches anticommunistes.

Sorte de pendant négatif au livre de Romain Ducoulombier (Vive les Soviets !, paru en septembre) qui tente pour sa part de remonter le parcours d’un siècle d’affiches communistes, l’ouvrage s’engouffre dans les méandres de l’ « anticommunisme primaire », et tente d’en cerner la galaxie. […]

Source et diaporama sur Radio Nova

Un universitaire égyptien prédit l’effondrement du monde musulman

Un article paru le 1er décembre 2010 dans le journal Al Marsd au sujet d’un livre du politologue allemand d’origine égyptienne, Abdel-Samad.Abdel-Samad avait prédit, avant le déclenchement des révolutions arabes, l’effondrement du monde musulman sous le poids d’un islam incapable de prendre le virage de la modernité, et l’immigration massive vers l’Occident qui s’en suivrait.

L’Occident a intérêt à soutenir les forces laïques et démocratiques dans le monde musulman. Et chez nous, il faut encourager la critique de l’islam au lieu de la réprimer sous prétexte de discours de haine. En apaisant les islamistes et en accommodant leurs demandes obscurantistes dans nos institutions, on ne fait que retarder un processus qui serait salutaire pour les musulmans eux-mêmes, et pour l’humanité.
Hamed Abd el Samad, chercheur et professeur d’université résidant en Allemagne, a publié en décembre 2010 un ouvrage qu’il a intitulé «la chute du monde islamique». Dans son livre il pose un diagnostic sans concessions sur l’ampleur de la catastrophe qui frappera le monde islamique au cours des trente prochaines années.

L’auteur s’attend à ce que cet évènement coïncide avec le tarissement prévisible des puits de pétrole au Moyen-Orient. La désertification progressive contribuerait également au marasme économique tandis qu’on assistera à une exacerbation des nombreux conflits ethniques, religieux et économiques qui ont actuellement cours. Ces désordres s’accompagneront de mouvements massifs de population avec une recrudescence des mouvements migratoires vers l’Occident, particulièrement en direction de l’Europe.

Fort de sa connaissance de la réalité du monde islamique, le professeur Abd el Samad en est venu à cette vision pessimiste. L’arriération intellectuelle, l’immobilisme économique et social, le blocage sur les plans religieux et politiques sont d’après lui les causes principales de la catastrophe appréhendée. Ses origines remontent à un millénaire et elle est en lien avec l’incapacité de l’islam d’offrir des réponses nouvelles ou créatives pour le bénéfice de l’humanité en général et pour ses adeptes en particulier.

À moins d’un miracle ou d’un changement de cap aussi radical que salutaire, Abd el Samad croit que l’effondrement du monde islamique connaîtra son point culminant durant les deux prochaines décennies. L’auteur égyptien a relevé plusieurs éléments lui permettant d’émettre un tel pronostic :

Absence de structures économiques assurant un réel développement
Absence d’un système éducatif efficace
Limitation sévère de la créativité intellectuelle
Ces déficiences ont fragilisé à l’extrême l’édifice du monde islamique, le prédisposant par conséquent à l’effondrement. Le processus de désintégration comme on l’a vu plus haut a débuté depuis longtemps et on serait rendu actuellement à la phase terminale.

L’auteur ne ménage pas ses critiques à l’égard des musulmans : «Ils ne cessent de se vanter d’avoir transmis la civilisation grecque et romaine aux Occidentaux, mais s’ils étaient vraiment porteurs de cette civilisation pourquoi ne l’ont-ils pas préservée, valorisée et enrichie afin d’en tirer le meilleur profit ?» Et il pousse le questionnement d’un cran : «Pourquoi les diverses cultures contemporaines se fécondent mutuellement et s’épanouissent tout en se faisant concurrence, alors que la culture islamique demeure pétrifiée et hermétiquement fermée à la culture occidentale qu’elle qualifie et accuse d’être infidèle?» Et il ajoute : «le caractère infidèle de la civilisation occidentale n’empêche pas les musulmans de jouir de ses réalisations et de ses produits, particulièrement dans les domaines scientifiques, technologiques et médicaux. Ils en jouissent sans réaliser qu’ils ont raté le train de la modernité lequel est opéré et conduit par les infidèles sans contribution aucune des musulmans, au point que ces derniers sont devenus un poids mort pour l’Occident et pour l’humanité entière.»

L’auteur constate l’impossibilité de réformer l’islam tant que la critique du coran, de ses concepts, de ses principes et de son enseignement demeure taboue ; cet état de fait empêche tout progrès, stérilise la pensée et paralyse toute initiative. S’attaquant indirectement au coran. l’auteur se demande quels changements profonds peut-on s’attendre de la part de populations qui sacralisent des textes figés et stériles et qui continuent de croire qu’ils sont valables pour tous les temps et tous les lieux. Ce blocage n’empêche pas les leaders religieux de répéter avec vantardise et arrogance que les musulmans sont le meilleur de l’humanité, que les non-musulmans sont méprisables et ne méritent pas de vivre ! L’ampleur de la schizophrénie qui affecte l’oumma islamique est remarquable.

L’auteur s’interroge : «comment l’élite éclairée dans le monde islamique et arabe saura-t-elle affronter cette réalité ? Malgré le pessimisme qui sévit parmi les penseurs musulmans libéraux, ceux-ci conservent une lueur d’espoir qui les autorise à réclamer qu’une autocritique se fasse dans un premier temps avec franchise, loin du mensonge, de l’hypocrisie, de la dissimulation et de l’orgueil mal placé. Cet effort doit être accompagné de la volonté de se réconcilier avec les autres en reconnaissant et respectant leur supériorité sur le plan civilisationnel et leurs contributions sur les plans scientifiques et technologiques. Le monde islamique doit prendre conscience de sa faiblesse et doit rechercher les causes de son arriération, de son échec et de sa misère en toute franchise afin de trouver un remède à ses maux.

Le professeur Abd el Samad ne perçoit aucune solution magique à la situation de l’oumma islamique tant que celle-ci restera attachée à la charia qui asservit, stérilise les esprits, divise le monde entre croyants musulmans et infidèles non-musulmans ; entre dar el islam et dar el harb (les pays islamiques et les pays à conquérir). L’auteur croit qu’il est impossible pour l’oumma islamique de progresser et d’innover avant qu’elle ne se libère de ses démons, de ses complexes, de ses interdits et avant qu’elle ne transforme l’islam en religion purement spirituelle invitant ses adeptes à une relation personnelle avec le créateur sans interférence de la part de quiconque fusse un prophète, un individu, une institution ou une mafia religieuse dans sa pratique de la religion ou dans sa vie quotidienne.

Source : Al-marsd via Eddenyaup

Catégories :Culture, International, Société

Le rôle objectif de la Gauche selon Michéa

Chez Michéa, l’économie est perçue comme la religion de substitution des sociétés modernes. Le Progrès apparaît donc comme un messianisme, à la seule différence qu’il est séculier et non pas divin. Supposé scientifiquement continu donc, puisque l’Histoire aurait un sens, il vise à atteindre la fin de l’histoire. Le Machinal, la mécanisation intégrale de la vie, serait une évolution positive vers cela. L’homme, vu comme une machine, obéirait de manière mécanique à son comportement « naturellement » égoïste. Michéa pousse l’analyse encore plus loin : le Progrès serait une vision ethno et chronocentrée.

[…]

La gauche comme caution intellectuelle du libéralisme

En disposant du « monopole des définitions » (10) depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, la Gauche « contrôle l’industrie de la bonne conscience ». (11) Et par sa position privilégiée dans le monde du spectacle et de la communication – les NTIC (Nouvelles technologies d’information et de communication) –, la Gauche exerce l’influence la plus déterminante dans le formatage des esprits et le ralliement au libéralisme-libertaire. Elle en explique aussi plus aisément leur caution au système progressiste. Consciemment ou inconsciemment donc, la Gauche – et plus particulièrement l’Extrême-Gauche, « cette pointe la plus remuante du Spectacle moderne » (12), remarque Michéa – sont les principaux alliés objectifs du néolibéralisme qu’ils prétendent combattre. Ils pensent, par exemple, la soumission à l’industrialo-marchand comme un acte rebelle et anti-capitaliste.

[…]

Les classes populaires, pour leur part, refusent ce mythe du Progrès. Instinctivement, elles sont réfractaires à toute fuite en avant et conservent donc une dimension morale conservatrice. Ceci permet de cerner, d’après Michéa, l’incapacité qu’ont les élites – tout comme l’extrême-gauche – de comprendre les gens ordinaires qui constituent leur peuple.

[…]

Mais cette haine du « beauf », en réalité le travailleur des classes populaires, s’est en outre traduite par un glissement progressif. Le prolétaire, « travailleur directement exploité par les puissances du Capital », fut remplacé par la figure de l’exclu, voire du Lumpen, puis par le travailleur immigré, qui devint ensuite le simple immigré, pour aboutir à l’immigré clandestin

 

Article dans son intégralité sur Scriptoblog

Lettre ouverte à Madame le Ministre Geneviève Fioraso

En catimini le gouvernement socialiste s’apprête à porter un coup dur à la langue française. Dans un projet de loi a priori abscons, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur, écrit en filigrane que le français serait un obstacle à l’attractivité de notre pays pour les étudiants étrangers. Un comble quand on sait que nombre de jeunes gens viennent en France justement pour la richesse de notre langue et le rayonnement de notre culture.

Sous le prétexte d’internationalisation de l’enseignement, les socialistes veulent remplacer le français par l’anglais comme langue de référence dans l’enseignement supérieur. Debout la République ne pouvait pas rester passif face à cette énième attaque contre notre cohésion nationale. Non seulement cette loi ne va aucunement accroitre l’attractivité de notre enseignement, mais elle va en plus affaiblir le niveau de maitrise du français chez les jeunes générations.

Dans cette lettre ouverte à Madame Fioraso et aux sénateurs socialistes, Eric Anceau et Marion Sigaut, membres du Bureau national de DLR, prennent au nom de tous les adhérents et sympathisants de DLR la défense de notre patrimoine commun : la langue française.

Stendhal écrivait que le premier instrument du génie d’un peuple est sa langue. Nous craignons, Madame la ministre et Mesdames et Messieurs les sénateurs socialistes, que vous n’ayez pas assez médité cette phrase.

Au fur et à mesure que le temps passe, les craintes que nous formulions voilà quelques semaines sur votre projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, Madame la ministre, ne font que se renforcer, puisqu’il porte maintenant une grave atteinte à la place de la langue française dans nos établissements d’enseignement supérieur. Plutôt que de vous attaquer aux vraies raisons qui font décliner notre pays et souffrir nos compatriotes, vous cherchez à les inscrire un peu plus chaque jour dans la globalisation dont les prix à payer sont la marchandisation de toutes les activités, y compris les plus précieuses, celles de la connaissance et de la culture, et le nivellement par le bas.

Jusqu’à aujourd’hui, le Code de l’éducation affirme dans son article L 121-3 que :

  1. La maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux de l’enseignement.
  2. La langue de l’enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d’enseignement est le français, sauf exceptions justifiées par les nécessités de l’enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères, ou lorsque les enseignants sont des professeurs associés ou invités étrangers. Les écoles étrangères ou spécialement ouvertes pour accueillir des élèves de nationalité étrangère, ainsi que les établissements dispensant un enseignement à caractère international, ne sont pas soumis à cette obligation.

Désormais, se verrait ajouter, par vos soins, à la fin du premier alinéa du paragraphe II: « ou lorsque les enseignements sont dispensés dans le cadre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l’article L. 123-7 ou dans le cadre de programmes bénéficiant d’un financement européen, ou par l’intérêt pédagogique de cette démarche, ou lorsque les enseignements sont destinés à un public international. Dans ces deux derniers cas des enseignements permettant aux étudiants francophones d’acquérir la maîtrise de la langue d’enseignement sont mis en œuvre. Lorsque les enseignements ne sont pas assurés en français, l’établissement doit organiser, à destination des étudiants étrangers qui ne maîtrisent pas bien le français, un parcours de formation destiné à leur permettre la maîtrise du français ».

Ainsi, l’enseignement dans une langue étrangère (principalement l’anglais, on l’aura compris) serait non seulement permis dans nos Universités, mais deviendrait la norme dès lors qu’un partenaire étranger ou qu’un financement européen y serait associé. Notons au passage que celui-ci est en réalité français puisque notre pays est contributeur net au budget européen. Cela reviendrait à financer nous-mêmes l’expulsion de la langue française de l’enseignement supérieur et de la recherche, en d’autres termes, à nous suicider !

Cependant pour certains de vos amis, cela ne suffisait pas encore. Nous nous sommes sentis obligé, Mesdames et Messieurs les sénateurs socialistes, de vous rendre aussi destinataires de cette lettre puisque trente-six d’entre vous, dont l’un des vice-présidents délégués, avez déposé sur le bureau du Sénat, le 12 février dernier, une proposition de loi « relative à l’attractivité universitaire de la France » qui aggrave encore le projet initial avec votre assentiment, Madame la Ministre.  Comme l’indique clairement votre exposé des motifs, il s’agit à vos yeux de renforcer la place de la France dans la concurrence internationale. L’article 6 de votre proposition ajoute le passage suivant à l’article L. 761-1 du Code de l’éducation : « par dérogation à l’article L. 121-3 [celui cité plus haut], la langue de l’enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires, dans les établissements d’enseignement supérieur, peut être une autre langue que le français. Pour les étudiants ne justifiant pas d’une connaissance suffisante du français, lorsqu’ils suivent une formation dispensée dans une langue étrangère, cette dérogation est soumise à l’obligation de suivre un cursus d’apprentissage de la langue et de la culture françaises ».

Si le texte est voté et promulgué, les étudiants étrangers qui viendront en France n’auront plus d’effort à faire pour s’exprimer en français et comprendre notre culture. Ils ne feront plus rayonner notre pays en retournant chez eux. Or, il suffit de dialoguer avec eux pour se rendre compte qu’ils sont demandeurs, qu’ils n’aspirent qu’à devenir nos meilleurs ambassadeurs. Au lieu d’attirer des enseignants et des étudiants étrangers, vous les ferez fuir vers d’autres pays. Pour découvrir notre gastronomie et notre folklore, point n’est besoin de venir étudier ou travailler chez nous, quelques jours de tourisme suffisent.

En outre, il sera désormais possible qu’un étudiant français suive, en France, une formation en anglais sans connaître aucun des termes spécifique à sa discipline… dans la langue française ! Croyez-vous que le niveau de nos étudiants soit suffisant pour se permettre de leur dispenser un enseignement dans une autre langue alors que beaucoup d’entre eux ne maîtrisent justement pas les rudiments de la leur ?

Méconnaissez-vous à ce point cette vérité élémentaire que le recours à l’anglais lorsque les interlocuteurs ne sont anglo-saxons ni l’un ni l’autre entraîne une double traduction, source évidente d’erreurs et d’appauvrissement ? Indépendamment d’une contribution au développement du globish, vous imaginez-vous réellement permettre un progrès quelconque dans la connaissance réelle de l’anglais, sauf pour quelques privilégiés qui pourront s’offrir des cours particuliers et des séjours dans le monde anglo-saxon ? Ne vous rendez-vous pas compte que la compétence linguistique primera la compétence scientifique alors que ce que nous vivons tous les jours avec le monde de la finance aurait dû vous alerter, les mêmes causes produisant le plus souvent les mêmes effets ? Croyez-vous réellement apporter une pierre  à l’édifice socialiste en augmentant les inégalités et en coupant encore davantage des masses l’élite mondialisée et hors-sol que vous dénonciez quand vous étiez dans l’opposition et en campagne électorale ?

Permettez-moi de vous dire au contraire que  selon la belle formule d’Umberto Eco, « la langue de l’Europe, c’est la traduction » et pas l’anglais, que la lutte contre le communautarisme, le chômage et la précarité passe par le renforcement du français, que la précision des mots de notre langue en fait une langue de culture mais aussi de science, qu’elle a produit un René Descartes, un Victor Hugo ou un Louis Pasteur, mais aussi qu’elle a permis à une Marie Curie, un Eugène Ionesco, un Henri Troyat, un Milan Kundera, un Georges Charpak, un Hector Bianciotti ou un François Cheng de produire une œuvre mondialement reconnue.

Lorsque l’on se méprise soi-même comment espérer que les autres vous respectent ? N’oubliez pas, Madame la ministre, que vous êtes pour partie l’héritière ès qualité de Jules Ferry auquel le président Hollande rendait hommage en prenant ses fonctions. Vous envoyez un signal négatif à tous ceux qui, par le monde, voudraient apprendre le français, vous sapez la politique de la francophonie alors même que nos amis québécois ou africains sont si fervents, vous risquez de contribuer à faire de la France une simple province d’un vaste ensemble euro-atlantiste anglophone et de ravaler notre langue qui est celle des droits de l’homme et de l’olympisme au rang de l’idiome.

Permettez-nous de citer un écrivain que l’actuel hôte de l’Elysée aime autant, croyons-nous, que l’aimait François Mitterrand, Léopold Sedar Senghor. Á la question « Pourquoi écrivez-vous en français ? », il répondit dans Éthiopiques : « Parce que nous sommes des métis culturels. Parce que si nous sentons en nègre, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle, la langue de la civilisation de l’universel. » En un mot comme en cent, Madame la ministre et Mesdames et Messieurs les sénateurs socialistes, n’entraînez pas le pays, un peu plus, sur la voie de la capitulation et renoncez à vos funestes projets. Sachez résister comme nous-mêmes.

Eric Anceau
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l’Assimilation et à la Cohésion nationale
Marion Sigaut
Membre du Bureau national de DLR
Déléguée nationale à la Vitalité de la Langue française