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François Hollande : « Une crise, quelle crise ? »

Invité sur RTL ce mardi, François Hollande a déclaré : « La France n’est pas aujourd’hui exposée à la crise de l’euro ». Le candidat socialiste vivrait-il dans un monde enchanté ?

Il faut se pincer pour croire que François Hollande a prononcé les paroles qu’il a pourtant dites sur les ondes de RTL ce mardi : « La France n’est pas aujourd’hui exposée à la crise de l’euro » ! On est en pleine bisounours-économie.

Il est d’abord paradoxal que le candidat socialiste s’émeuve et dénonce les 600 milliards de dette publique supplémentaire du quinquennat Sarkozy, tout en se félicitant que les taux d’intérêt réclamés par les marchés au Trésor français restent raisonnables et en n’anticipant pas qu’ils puissent remonter fortement. « Je ne vais pas chercher à effrayer« , dit-il, mais ce déni de réalité est en lui-même préoccupant.

Car non seulement la France demeure exposée aux difficultés de l’euro, mais l’application de la politique « hollandaise » contribuerait au retour à une crise ouverte, de telle manière qu’on ne sait qui, de l’Espagne ou de la France, sera le premier pays à entraîner l’Euroland dans sa chute finale.

[…]

Cela étant, il se pourrait bien que la France, revenue au giron socialiste sous la présidence de François Hollande, brûle la politesse à l’Espagne dans la déroute finale, mettant un terme brutal aux rêves de Bisounours.

Car, contrairement à ce que dit maladroitement le candidat du PS, le feu couve aussi chez nous. Le déficit budgétaire, malgré les efforts gouvernementaux, sera en 2012 du même ordre que celui observé en Espagne. Sa baisse cette année tient à de meilleures rentrées fiscales, dues à une croissance moins faible que prévue. Mais l’atonie générale de l’activité en Europe aura des effets sur le rétablissement de nos comptes publics et il est probable que nous avons mangé notre pain blanc. Dans ce contexte, la simple mise en route du projet de François Hollande fragilisera le financement du Trésor français.

Les dépenses qu’il prévoit ne sont pas anodines, contrairement à ce qui est parfois dit. L’arrêt du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, l’absence de toute discipline imposée aux collectivités locales, le recrutement de fonctionnaires dans l’Education, la police et la Justice sans qu’aucune précision ne soit concomitamment donnée sur les réductions opérées dans d’autres secteurs, les hausses de plusieurs prestations sociales (allocation de rentrée scolaire par exemple), les emplois-jeunes, tout ceci a un prix élevé. Quant aux recettes nouvelles, elles seraient moindres que celles que font miroiter les socialistes. L’augmentation des taux d’imposition de l’impôt sur le revenu aura peu de rendement, tout comme le retour à l’ancien barème de l’ISF ou la suppression de niches fiscales mal identifiées et le plafonnement de leur bénéfice à un niveau assez élevé (10 000 euros par foyer). Tout cela, plus la fuite des capitaux, exercera un effet déséquilibrant sur les finances publiques.

Quand la sanction des marchés viendra-t-elle ? François Hollande, on le comprend, préfèrerait qu’elle soit immédiate pour charger la barque de son prédécesseur. C’est ainsi qu’il faut interpréter le curieux exercice à front renversé auquel il s’est livré en anticipant une dégradation par Moody’s dans la semaine qui suivrait son élection.

[…]

Bref, la bisounours-économie risque de ne pas passer l’hiver prochain et les paris sont ouverts pour savoir qui, de l’Espagne ou de la France, portera la responsabilité apparente du crash final.

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