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Des policiers manifestent leur colère sur les Champs-Élysées

Des policiers manifestent sur les Champs-Élysées après s'être vu refuser l'accès au ministère de l'Intérieur, le 25 avril 2012

Protestant contre la mise en examen d’un de leurs collègues pour homicide volontaire, ils se sont regroupés mercredi soir en un cortège d’une centaine de voitures après un rassemblement similaire à Bobigny.

Une manifestation aussi inhabituelle que spectaculaire. Plusieurs centaines de policiers ont défilé mercredi soir sur les Champs-Élysées à Paris, gyrophares allumés et sirènes hurlantes. Ils protestaient contre la mise en examen pour homicide volontaire d’un de leurs collègues.

L’affaire remonte à samedi soir. À Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, un policier de 33 ans a tiré sur un homme de 28 ans qui était recherché pour n’avoir pas regagné sa prison après une permission de sortie en juin 2010. Son casier judiciaire comporte «onze condamnations, notamment criminelles pour des faits de vols avec arme», selon le parquet.

Le policier a affirmé aux enquêteurs s’être retrouvé face au fuyard, qui «l’aurait alors visé en tendant son bras armé vers lui» et a tiré à quatre reprises contre le jeune homme, décédé peu après.

Mais la version de la légitime défense invoquée par le fonctionnaire a été mise à mal par les premiers éléments de l’enquête. L’autopsie a révélé que la victime a été tuée par une balle dans le dos et un témoin en voiture a relaté «avoir assisté à une scène de course-poursuite (…) au cours de laquelle un homme faisait feu en direction d’un fuyard», rapporte le parquet. Si l’homme en fuite était armé d’un revolver approvisionné, il n’en a pas fait usage, selon le parquet. Et s’il a lancé une grenade, elle «s’est révélée a posteriori inoffensive».

Très en colère contre la mise en examen de leur collègue pour homicide volontaire, plusieurs centaines de policiers se sont réunis mercredi soir devant la Direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP) à Bobigny. Ils ont ensuite voulu manifester devant le ministère de l’Intérieur, mais en ont été empêchés par des barrages de police. En milieu de soirée, un cortège d’une centaine de véhicules banalisés ou siglés «police» a fait irruption toutes sirènes hurlantes sur les Champs-Élysées.

En fin de soirée, les représentants de trois syndicats de gardiens de la paix ont été reçus au cabinet du ministre de l’Intérieur. Ils ont demandé que le policier, placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer, puisse continuer à toucher son salaire.

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