Accueil > Actualités, France, Media, Politique, Propagande, Société > Est-il possible en France d’échapper aux procès en disqualification médiatique sans s’être revendiqué de gauche?

Est-il possible en France d’échapper aux procès en disqualification médiatique sans s’être revendiqué de gauche?

Je suis en mesure de livrer la recette du cocktail dont la gauche garde le secret pour disqualifier ses adversaires : un tiers de moralisme outragé, un tiers d’indignation injurieuse, un tiers d’approximation bêtifiante. Sans oublier le soupçon d’arrogance intellectuelle de ceux qui ont eu la constance de se tromper toujours impunément.

La victime du cocktail Mondain de la semaine s’appelle Christian Jacob, chef de l’UMP à l’Assemblée, et qui a fait les frais de l’éditorial du samedi 20 octobre pour avoir osé critiquer la reconnaissance de la responsabilité française par le président Hollande dans la répression sanglante de la manifestation interdite du FLN, le 17 octobre 1961 à Paris.

À en croire le journal vespéral, ce serait une réaction « basse et pathétique ». Pour faire bonne mesure, Le Monde ne craint pas d’écrire : « M. Hollande se situe dans le droit-fil d’un président Jacques Chirac assumant la responsabilité de l’Etat dans la déportation des juifs de France ». Deux questions, sans doute, très basses et très pathétiques : n’aurait-il pas été plus honnête de rappeler que ce qui chagrine l’UMP (et pas seulement M. Jacob) c’est l’absence de réciprocité de la partie algérienne qui continue non seulement d’occulter la responsabilité du FLN dans les massacres d’occidentaux, mais encore d’exalter largement son combat, tout comme le silence de la France concernant d’autres errements, de la fusillade de la rue d’Isly à la passivité de l’armée française lors des massacres d’européens à Oran en 1962.

Peut-on suggérer, sans être taxé d’esprit de concurrence victimaire, que la question algérienne est autrement plus complexe, avec ses exactions croisées, que la collaboration pétainiste au génocide ? À moins que l’on m’explique que les juifs avaient pris l’habitude d’accrocher gendarmes, miliciens et autres SS à des crocs de bouchers après les avoir émasculés.

Les journaux de la semaine continuent, avec quelques raisons, de s’émerveiller d’une popularité de Manuel Valls, à faire pâlir d’envie certains Président, Premier ministre et autre chargé très théoriquement du redressement productif. Pourtant, à l’aune de ses déclarations sans fioritures excessives, sur la délinquance des Roms, sur la nécessité civique de dénoncer les menées islamistes (« l’ennemi intérieur »), sur la réalité de l’antisémitisme issu du monde islamique, le ministre de l’intérieur est en train de faire passer son prédécesseur Claude Guéant, à qui il serra mollement la main lors de son intronisation de peur de se compromettre, pour le chantre du politiquement correct.

Quel est donc le mystérieux grigri, l’efficace passe-droit, l’imparable talisman, la gousse d’ail souveraine qui lui permettent de ne pas être cloué au pilori par le vampire médiatique dont on sait la vigilance ? : Il est de gauche, et il le proclame. J’ai souvent décrit ce système de prêt-à-penser, ou plutôt à ressentir, d’essence quasi religieuse, qui fait qu’alors que certains font l’objet d’une excommunication, les autres, pour les mêmes actes ou pour bien pire, sont, par avance, acquittés. Jadis, la Sainte Eglise, ne procédait pas très différemment avec sa pieuse pratique du rachat des indulgences. Aujourd’hui, proclamez votre foi en la gauche éternelle, témoignez avec humilité de votre croyance en sa sainte générosité, et il vous sera beaucoup pardonné.

Atlantico

  1. Aucun commentaire pour l’instant.
  1. No trackbacks yet.

Laisser un commentaire