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Fusillade de Toulouse : n’instrumentalisons pas ce drame à des fins idéologiques

Si la fusillade survenue ce lundi matin à Toulouse reste pour l’instant inexpliquée, l’histoire nous enseigne à rester prudent : l’extrême-droite pourrait ainsi ne pas se cacher derrière cette tragédie.

Atlantico : Quel est votre sentiment sur la fusillade de ce lundi matin à Toulouse ?

Gilles-William Goldnadel : A ce stade, il est urgent d’attendre avant que de commencer à conjecturer. J’ai, malheureusement, une trop longue expérience des attentats antisémites de ces trente dernières années pour savoir que les premières pistes ont rarement été les bonnes et pour me méfier des déclarations à l’emporte-pièce du personnel politique – ou plus encore des associations antiracistes. Mais je ne sais si le drame de ce matin est en lien avec ce que s’est déjà passé…

A quelles affaires pensez-vous en particulier ?

Une chose est certaine : de la Rue Copernic, en passant par la fusillade de la rue des Rosiers, jusqu’à la triste affaire Halimi, il est clair que le sang juif qui a coulé depuis la Deuxième guerre mondiale ne l’a pas été des mains de l’extrême-droite mais davantage de l’antisémitisme new-age lié soit à l’islamisme soit au conflit moyen-oriental. C’est une certitude absolue. Le fond historique est indéniable.

Vous semblez oublier Carpentras et ses tombes juives profanées ?

Carpentras, c’est encore autre chose. On a plutôt agité dans les premiers jours la piste d’émules de Le Pen. Finalement, on a débouché sur des voyous à demi-demeurés aux rites sataniques. Mais à chaque fois on a envoyé dans le mur la communauté juive et la communauté nationale à des fins idéologiques.

L’affaire Ilan Halimi est très claire sur ce plan. On a tenté de gommer la dimension antisémite précisément parce que Fofana ne cadrait pas avec le portrait-robot de l’antisémite détestable idéologiquement. Mais il n’est que de regarder les récentes vidéos postées pour constater que Youssouf Fofana se réclame de l’islamisme. Il n’est malheureusement pas douteux qu’Halimi ait été enlevé parce que juif et qu’il a aussi été torturé en tant que juif. Je le dis pour le passé. Mais ce n’est pas pour autant que j’en fais une règle sur l’avenir. La règle que je m’impose et que j’invite aussi les observateurs à épouser est -au-delà de la triste expérience historique que nous avons-, de ne pas instrumentaliser ce drame à des fins idéologiques.

Il semblerait que l’arme utilisée ce lundi soit la même que celle employée pour assassiner les militaires la semaine passée…

Cela n’invalide certainement pas mon analyse, au contraire. Les responsables de SOS racisme veulent voir dans les soldats assassinés des musulmans et des Antillais, mais on peut y voir tout autant des militaires revenant d’Afghanistan….

http://www.atlantico.fr/decryptage/fusillade-ecole-juive-toulouse-reaction-intrumentalisation-islamisme-extreme-droite-gilles-william-goldnadel-313333.html

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