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La presse européenne surprise par l’agressivité du débat

La presse européenne souligne ce jeudi la tonalité très dure du débat entre les deux finalistes de la présidentielle française, le jugeant « le plus agressif » jamais vu, même si ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande ne faisait figure de vainqueur net.

Outre-Manche
« Il s’agissait du débat le plus agressif, le plus violent verbalement et le plus féroce en plus de 30 ans de débats présidentiels télévisés », juge le britannique The Guardian (gauche), pour lequel « les deux candidats ont marqué des points » même si « Hollande (…) a semblé réussir à déstabiliser psychologiquement Sarkozy d’une manière que son ancienne compagne (…) Ségolène Royal n’avait pas réussi à faire en 2007. »

« Echange de coups à la télévision entre candidats à la présidentielle, Sarkozy se bat pour sauver son poste », écrit The Independent, « « Vous êtes un calomnieur », dit Sarkozy de son rival », relève The Times (proche des conservateurs), alors que The Daily Telegraph (proche des conservateurs) voit « Sarkozy et Hollande au coude à coude à la télévision ».

En Belgique
Ce ne fut « pas un duel mais un pugilat », estime La Libre Belgique, relevant que les deux candidats ont rendu « coup pour coup » et que « Sarkozy n’a pas réussi à dévorer « l’anguille » Hollande qui a été aussi pugnace que son adversaire ».

« Hollande en président, Sarkozy en challenger » titre en une Le Soir, évoquant un « duel tendu » entre « Sarkozy, peu à l’aise dans son habit de président sortant, face à un Hollande conquérant et serein ».

En Allemagne
L’influent magazine Der Spiegel (centre gauche) juge qu’il s’agit du « débat télévisé entre deux candidats à la présidentielle le plus agressif que la France ait jamais connu » et que « finalement, à la surprise générale, Hollande a réussi à remporter ce duel télévisé ».

« Sarkozy provoque, Hollande réplique », juge Süddeutsche Zeitung (centre gauche), qui juge que le sortant « n’est pas parvenu à l’objectif qu’il s’était fixé » et que « Hollande, qui d’habitude apparaît comme le gentil, s’est montré à la surprise générale souverain et avec du répondant ».

Pour le quotidien populaire Bild, le plus lu d’Allemagne, ce débat ne devrait pas permettre à Nicolas Sarkozy de refaire son retard dans les sondages. « Il est certain que Hollande n’a pas perdu le débat. Sarkozy a bien attaqué mais Hollande s’est tout aussi bien défendu », écrit Bild. « Hollande ne s’est pas montré faible et n’a pas fait figure de « flanby » (…) Au contraire ».

En Grèce
Dans le pays où une possible victoire de François Hollande est souvent considérée comme l’amorce d’un changement de la politique d’austérité « Merkozy » en Europe, les quotidiens de gauche estiment que le débat n’a pas renversé le climat favorable à Hollande, tandis que la presse libérale souligne les attaques de Sarkozy contre la Grèce, citée comme anti-modèle.

Pour Ta Néa (pro-socialiste), « Hollande reste toujours favori pour la présidence même après le débat » et pour Ethnos (centre-gauche) « Hollande a conservé son sang froid et a su retourner les coups de son adversaire ».

Kathimérini (libéral), juge également que le socialiste fait figure de « favori » et relève les « attaques de Sarkozy contre Papandréou », tandis que pour Eleftheros Typos (droite) « Sarkozy préfère le modèle allemand que celui de la Grèce ou de l’Espagne » mais le « débat (est) sans vainqueur.

En Espagne
Pour El Pais (centre-gauche), « Hollande se redresse face à Sarkozy » lors d’un débat « dense, tendu et intense, passionnant par moments (…) qui a reflété la différence de styles et de visions du monde ».

« Sarkozy traque Hollande avec le mauvais exemple de Zapatero », note de son côté El Mundo (conservateur), pour qui « un Sarkozy aggressif gagne face à un Hollande qui s’est bien défendu ».

En Italie
Pour La Repubblica, « Hollande et Sarkozy échangent des insultes », et le candidat socialiste « a réussi à faire face ».

Pour La Stampa « pas de KO à la télévision », « Hollande résiste à l’attaque de Sarko ». « Etincelles à la TV » titre en Une le Corriere della Sera, pour qui « droite et gauche sont pour une fois revenues aux fondamentaux » et « le vrai choix est entre coupes budgétaires et impôts ».

« Sarkozy-Hollande: accusations et poison, débat télévisé sans vainqueur », juge le journal économique Il Sole 24 Ore, évoquant des échanges « tendus et nerveux ».

Au Portugal
A Lisbonne, Publico, quotidien de référence, juge que « Le débat entre Sarkozy et Hollande s’est transformé en pugilat. »

Pour Diario de Noticias, « Hollande sort indemne face à un Sarkozy agressif », et même si « Sarkozy fut globalement meilleur qu’Hollande il est difficile qu’un débat puisse faire le printemps.

 

En Autriche
Der Standard (centre-gauche) titre « Sarkozy et Hollande ne se sont pas faits pas de cadeaux ». Le conservateur Die Presse, insiste sur « le choix d’orientation » proposé aux Français, avec d’un côté « plus d’Etat » et de l’autre « des économies plus importantes ».

Le quotidien populaire Kronen Zeitung titre: « Duel télévisé chaud: match nul entre Sarkozy et Hollande », estimant que le candidat Sarkozy n’avait pas atteint son objectif de « réduire à néant son rival ».

En Russie
« Sarkozy n’a pas gagné, Hollande n’a pas perdu », titre l’agence officielle russe Ria Novosti. La chaîne publique Russie 24 a diffusé le débat en direct avec traduction simultanée en russe.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/election-presidentielle-2012/ump/0202043651903-la-presse-europeenne-surprise-par-l-agressivite-du-debat-319214.php?xtor=RSS-2059

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