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Aix-en-Provence : viré de sa banque pour avoir demandé trop de liquide

Nicolas Bailly, c’est lui-même qui le dit, n’est pas un grand fan du système bancaire. Il a même eu de petits soucis en la matière dans le passé, qui l’ont amené à être en signalement à la Banque de France. Mais comme chaque Français salarié, il a l’obligation d’avoir au moins un compte-courant pour toucher son salaire, percevoir des prestations sociales…

Salarié de la microélectronique à Rousset, par ailleurs travailleur handicapé, ce quadragénaire aixois avait donc le sien à la Caisse d’épargne de Saint-Mitre, assorti d’une carte de crédit. Le 8 août dernier, il se présente à son agence pour retirer 1 900 € en liquide. Comme la veille, il a déjà retiré 750 € avec sa carte, le système bloque automatiquement. Le client s’en va donc, confiant, trouver son banquier.

 « Je pensais qu’il s’agirait d’une formalité »

« Comme j’avais l’argent sur mon compte, je pensais qu’il s’agirait d’une formalité » confie Nicolas Bailly. Cartes de retrait à usage unique (les Cartes Tempo à la Caisse d’épargne) ou remise de liquide au guichet, « même avec un délai de 24 ou 48 heures comme ça se faisait dans mon ancienne banque », l’Aixois n’a pas de système préféré, il veut juste retirer son argent.

« J’arrive au guichet et on me dit qu’on n’y délivre plus de Cartes Tempo, raconte-t-il. J’ai insisté pour qu’on me trouve une autre solution, parce que je voulais mon argent. Comme le ton commençait à monter, on m’a pris de haut, on m’a demandé ce que je voulais faire de tout ce liquide. » Choses qui, de l’avis du client, ne sont pas les oignons du banquier tant que le compte est crédité.

Finalement, devant le blocage du guichet-accueil, c’est la directrice de l’agence qui prend le relais de la guichetière. Mais l’arrivée d’une nouvelle tête ne change pas grand-chose à la donne, assure Nicolas Bailly. « Elle a dit à haute voix, devant tout le monde, ‘Alors comme ça, vous êtes un habitué des retraits en espèces ?’, je trouve ça incroyable », s’énerve-t-il.

 « Me chercher une autre banque »

En outre, la conversation se conclut de manière pour le moins définitive. Car si le client parvient finalement à obtenir deux cartes de retrait à usage unique, l’une pour 900 €, l’autre pour 1 000 – « Comme quoi, ils en faisaient encore des Cartes Tempo », note Nicolas Bailly -, la sanction tombe dans la foulée : « La directrice m’a dit qu’elle ferait partir un recommandé dès le lendemain pour me dire de me chercher une autre banque », résume-t-il.

Et effectivement, il reçoit une lettre de la Caisse d’épargne Alpes-Provence-Corse datée du 9 août lui annonçant, sans plus d’explications, la clôture de son compte avec un délai de deux mois pour trouver un autre endroit où poser ses valises bancaires.

 « Nous ne nous exprimons pas sur les situations particulières de nos clients »

La version de Nicolas Bailly est-elle conforme aux faits ? La Caisse d’épargne régionale se montre pour le moins peu diserte sur la question. « Nos clients doivent avoir accès à leurs fonds, même en liquide, explique-t-on à la direction régionale. Il arrive qu’un petit délai soit nécessaire pour préparer la somme, mais pas pour 2 000 €. » Dès lors, pourquoi le cas de Nicolas Bailly a-t-il bloqué, puisque l’argent était effectivement sur le compte ? « Nous ne nous exprimons pas sur les situations particulières de nos clients », répond la Caisse d’épargne.

Fermez le ban ! Et le compte-courant…

La Provence

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